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Dans le Val-d’Oise, des parents d’élèves se mobilisent contre un projet routier : « Notre seul but est de protéger nos enfants »

16 h 20, jeudi 14 décembre, devant le portail vert de l’école élémentaire Victor-Hugo, dans le quartier de la Dame-Blanche, à Garges-lès-Gonesse (Val-d’Oise), un petit groupe de parents attend la sortie de leurs enfants, dans le bruit des avions qui décollent non loin, depuis Roissy ou Le Bourget (Seine-Saint-Denis). En face du grillage entourant la cour de récréation, un large bâtiment beige aux balcons émaillés offre aux regards ses paraboles et son linge en train de sécher. Un décor que devraient bientôt quitter ces écoliers pour déménager à quelques mètres de là, dans une nouvelle école actuellement en travaux, « à la rentrée 2025 », selon une enseignante.
Un jour de début octobre, Emilie Guignard, comme d’autres parents d’élèves, apprennent qu’aux abords de la future école est prévue la construction d’une voie rapide à 2×2 voies, destinée à relier les autoroutes A1 et A15, qui desservent le nord de Paris. Et qu’une marche organisée par des associations, dont France Nature Environnement Ile-de-France, Respire, Les Amis de la Terre Val-d’Oise… a lieu quelques jours plus tard, le 7 octobre, pour s’y opposer. « On ne nous avait jamais informés de cela », explique la mère de cinq enfants.
Ce projet ne date pourtant pas d’hier. Dans les tuyaux depuis les années 1930, le Boulevard intercommunal du Parisis (BIP), maintenant appelé avenue du Parisis est déjà en partie construit : deux petits tronçons ont vu le jour, l’un du côté de l’A1 et l’autre du côté de l’A15. Onze kilomètres, sur un total de vingt-et-un, restent à construire pour former le tronçon central. Le BIP est inscrit au schéma directeur de la région Ile-de-France depuis juin.
Mais depuis 2016, le processus est à l’arrêt en raison de procédures judiciaires engagées par le collectif « Vivre sans BIP », créé en 2009. « Trois victoires consécutives, et à chaque fois le conseil départemental fait appel ou se pourvoit en cassation », explique Audrey Boehly, à la tête du collectif. Une nouvelle décision attendue en début d’année 2024 pourrait tout chambouler. « Cette fois, on a des chances de perdre selon nos avocats, s’inquiète-t-elle. Parce qu’on ne gagnait pas sur le fond mais sur des vices de forme, notamment le financement mal ficelé. »
Le tracé de cette nouvelle route passe à côté de plusieurs écoles. Dix mille enfants seraient concernés dans une quarantaine d’établissements situés à moins de 500 mètres du tracé, dont la moitié à Sarcelles et 2 000 à Garges-lès-Gonesse. « On ne veut pas que les enfants soient empoisonnés, et on ne veut pas l’être non plus. C’est pour cela qu’on se mobilise », explique une enseignante de l’école Victor-Hugo (qui a requis l’anonymat), faisant allusion à la marche organisée par des parents d’élèves opposés à ce projet samedi 16 décembre à Garges-lès-Gonesse. « Notre seul but est de protéger nos enfants », abonde Emilie Guignard.
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